ASANAS : les fondamentaux du yoga pour un corps fort

LES ASANAS

Les Asanas représente le troisième « membre » du Yoga Traditionnel – 

Le yoga traditionnel se présente comme un corps composé de huit membres appelé Ashtanga, les 8 membres du Yoga :

  1. YAMA : Les lignes de conduite sociale, éthique sociale.
  2. NIYAMA : Les lignes de conduite personnelle, éthique personnelle.
  3. ASANA : Les postures de yoga

Qu’est-ce qu’une asana ?

Les asanas libèrent le corps de ses limitations et de ses mémoires, le rendent fort, stable et souple. Les Asânâs régulent aussi les fonctions des organes internes et activent la circulation des réseaux énergétiques du corps, les nadis.

Les asanas agissent à tous les niveau de l’être humain : physique, musculaire, articulaire, organique, mais aussi énergétique. Leur travail porte aussi un effet direct sur le mental en le libérant du stress et de ses agitations. Et elles font prendre conscience au fur et à mesure de la dimension sacrée qui nous habite. 

Les asanas travaillent donc tous les niveaux de l’être humain, du plus dense au plus subtil. 

Par les mises en forme du corps, les asanas ouvrent une compréhension beaucoup plus élargit de notre être.

La respiration et les asanas, base indissociable.

L’étirement du souffle durant la pratique des postures est capital. Sans le souffle le corps persiste dans ses résistances et fermetures. Le souffle conscient avec chaque inspiration et chaque expiration dans la posture, la rend vivante.

 Le souffle active les fonctions libératrices des asanas. Chaque asana travaillant en profondeur sur des parties du corps physique mais aussi sur des organe internes particuliers.

Autre point essentiel, la respiration est directement liée au mental et à son activité. L’étirement du souffle libère les perturbations mentales, les vritti, jusqu’à atteindre l’ouverture de l’état de conscience et d’unité, de paix et de lâcher-prise.

Les asanas, une thérapie ? 

Les asanas contiennent en elles-mêmes des niveaux différents d’effets thérapeutiques :

–  Lorsque nous débutons la pratique pendant les premiers mois, les asanas vont d’abord révéler un diagnostic de notre état physique, respiratoire et énergétique. En ouvrant la totalité des parties du corps physique, nous prenons d’abord conscience, de ses tensions, de ses raideurs et de ses résistances. Au fur et à mesure, si vous êtes régulier, les postures libèrent les tensions et résistances inscrites dans le corps, l’assouplisse. Je continue de constater les changements de personnes qui pratique régulièrement, et même d’un âge avancé.  

– Une fois le corps assouplit et libéré de ses résistances les plus évidentes, les asanas vont développer son ancrage, accroitre ses énergies et sa force.

– Le troisième niveau thérapeutique agit au niveau mental, il régule l’agitation mentale, renforce la confiance en soi et épanouit de plus en plus le plaisir et la joie d’être.

🡪 L’asana est à la fois le diagnostic et le soin.

Les effets des asanas

Nous sommes un corps historique composé de mémoires et de résonnances actives.

Les asanas ne correspondent pas à une gymnastique car elle fonctionne sur une base très particulière : prise et lâcher-prise. Chaque posture est une prise et dès qu’on en sort, le corps lâche-prise.

C’est par ce processus particulier appelé Abhyasa Vairagya, qui signifie prise par l’effort et lâcher-prise, que les asanas participent activement à la libération des empreintes des souffrances et de leurs mémoires.

Les effets des postures debout

Les postures debout développent la vitalité, la stabilité, l’équilibre concret du corps physique mais aussi l’équilibre mental tout en activant l’ancrage avec la Terre. Les postures debout ouvrent activement le bassin et la cage thoracique, emplacements du corps contenant nombres de fermetures et limitations. 

A terme, les postures debout développent l’ouverture du corps complet, la capacité de résistance, physique et mental et la confiance en soi.

Vivifiantes elles sont pratiquées le matin et en début de séance.

Les effets des postures des torsions

Les postures des torsions développent essentiellement la souplesse de la colonne vertébrale, de sa base lombaire à la nuque, en exerçant un nettoyage des organes digestifs comme le foie, la rate et le pancréas principalement. 

En synergie, les torsions tonifient les muscles abdominaux et active la circulation dans le bassin. Comme les trois versions de Marichyasana – les torsions régénèrent l’énergie de la colonne vertébrale en activant un renouvellement physique et énergétique. L’axe énergétique de la colonne vertébrale étant le plus puissant.

Leurs actions se développent parfaitement bien au milieu de votre séance de Sadhana. Dans une séance, nous les plaçons après les postures debout et avant les postures d’étirements vers l’avant ou vers l’arrière et les inversions.

Les effets des postures d’étirement vers l’avant
Toutes les postures d’étirement vers l’avant étirent en profondeur la colonne vertébrale depuis le bassin jusqu’au crâne et ont une action profonde sur la vitalité des reins. L’action spécifique des étirements vers l’avant – comme Janu Sirsasana – calment profondément le mental. Très rapidement, l’activité cérébrale s’apaise. Un profond relâchement s’opère.
Elles se pratiquent en fin de séance et sont parfaitement conçues pour être pratiquer le soir. Elles génèrent une base saine de sommeil mais aussi sont un sas entre la fin de la journée et la soirée qui débute. La soirée débute toute autrement.

Les postures d’étirements vers l’avant sont à pratiquer après les posture – s  debout.

Les torsions sont très bénéfiques pratiquées après les inversions et surtout après les étirements vers l’arrière en contre-postures comme après Urdhva Dhanurasana ou Kapotanasana.

Les effets des postures d’étirement vers l’arrière

Ce sont les plus difficiles car les postures d’étirements vers l’arrière se dirigent vers l’inconnu. Il existe nombre de résistances mentales installées en nous qui craignent d’étirer la tête et le corps vers l’arrière. Avec progression, ces postures ont un effet radicale pour réduire et éliminer les peurs et les angoisses.

 La seconde particularité des postures d’étirements vers l’arrière est de réveiller l’énergie de vitalité, la Kundalini, et ont un effet anti-dépresseur naturel et revitalisant. Lorsque le corps s’assouplit et que les étirements deviennent profonds, elles ont même des effets euphorisants.

Les étirements vers l’arrière sont à placer après les postures debout et les torsions et avant les postures d’étirements vers l’avant et les inversions.

Les effets des postures d’inversion

Elles sont appelées, dans le Hatha-yoga Pradipika, les Reines des postures car ce sont elles qui ont le plus d’effets physiologiques sur le corps entier et crânien. Spécifiquement les inversions font circuler les fluides corporels et la circulation du sang avec un effet dés inflammatoire. Parallèlement, elles possèdent aussi un puissant pouvoir de transformation intérieure.

Le texte de référence le « Gueranda Samitha » précise par que ces postures inversées, on vainc la décrépitude et la mort et l’on devient un Siddha, un être parfait.

En effet, la fonction première de ces postures étant de préserver l’écoulement de Soma, ou de Amrita, le nectar d’immortalité, contenu au-dessus du crâne. En posture inversée, le soma au-dessus du crâne dirigé vers le bas ne s’écoule plus le long de la colonne préservant ainsi la longueur de la vitalité de l’être.

Dans la tradition du yoga traditionnel, Le Soleil est à la source du nombril et la Lune est à la racine du Palais, en inversant leur énergie, le soleil joue alors un rôle bienfaiteur et purificateur. 

Au niveau psychologique, inverser la tête en bas et les pieds en haut, ce sont les seules postures qui génèrent des déconditionnements des fonctions habituelles. Notre appréhension du monde change, car elles éliminent les zones d’ombre et les traumas refoulés que nous avons enfoui dans les profondeurs du bassin. Les conditionnements lâchent face à cette inversion ci-dessus et ci-dessous. 

La position du bassin et des fessiers en haut permet d’éliminer les tabous. Elles amènent de la résilience et une forte adaptabilité aux situations renversantes.

Les inversions sont à pratiquer en fin de séance et avant les étirements vers l’avant qui vont pouvoir infuser les effets de l’inversion tout en reposant le pratiquant de l’effort fourni.

Les asanas, Libération et épanouissement de l’être

Le corps en position posturale associée à la conscience du souffle ouvre un espace interne qui libère de la disponibilité intérieure, qui assouplit la méfiance et les peurs et qui débloque les résistances profondes. 

L’asana est un lieu stable qui ouvre une perception à nos souffrances tout en aussi éveillant des capacités insoupçonnées. 

Une asana a une forme et génère des résonnances. L’asana fait bouger.

Étymologie de Asana – Assise de l’être

La racine As signifie s’asseoir, une assise, un coussin. 

Placée avec la conscience du souffle à l’inspiration et à l’expiration, la posture prend forme. Une fois la posture prise, le souffle a un effet relaxant. 

Dans l’enseignement d’Aline Vilanova nous ajoutons les mantras ou les bija-mantra des chakras dans la prise de posture. Avec les vibrations du son, l’activité mentale se suspend directement. S’éveille alors un profond état de plénitude, vide et plein à la fois. L’état cérébral de méditation s’installe dans le corps. L’unité entre le corps, le souffle et l’attention appelé l’Être, s’assoit dans la posture. 

L’asana devient une assise de l’être, un coussin sur lequel s’assoit l’être.

Le lâcher-prise s’installe.

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